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LE PROGRAMME VITALink « SUIVI DES PATIENTS SOUS THÉRAPIE ORALE » LAURÉAT DE DEUX PRIX UNICANCER DE L’INNOVATION

  • Prix du parcours de soins du patient
  • Grand prix du Jury

ont été décernés au programme VITALink (Lien VIll-hôpitTAL) conçu et développé par une équipe pluridisciplinaire* du Centre de Lutte contre le Cancer Paul Strauss. Comme le souligne le Plan cancer 3, la prescription des thérapies orales (notamment les thérapies ciblées) nécessite un accompagnement spécifique du patient. Ce programme a pour objectifs de sécuriser et d’anticiper la prise en charge des effets indésirables, d’améliorer l’adhésion du patient traitement oral, tout en assurant l’information de tous les professionnels impliqués (hospitaliers et ville). La cérémonie de remise des prix s’est déroulée le 21 novembre 2016 au Palais des Congrès de Dijon.

Les thérapies orales disponibles en officine de ville, un progrès pour les patients. Oui, mais ...

Si les thérapies orales prises à domicile améliorent le confort des patients, elles n’en restent pas moins des médicaments avec des effets indésirables sérieux qui nécessitent un suivi personnalisé du patient. Le patient se retrouve dans un parcours de soins
ambulatoire complexe où interviennent des professionnels de santé de la ville et de l’hôpital. Le programme propose aux patients une consultation pharmaceutique et un programme d’éducation thérapeutique coordonné par une IDE dédiée et formée ; cette
organisation intègre une coordination des professionnels de 1er recours, en particulier les pharmaciens d’officine.

Diminuer la sévérité des effets indésirables, réduire les risques d’erreurs médicamenteuses et améliorer l’adhésion du patient sont les objectifs majeurs de ce programme.

Le jour de l’initiation d’une thérapie orale anticancéreuse, l’oncologue propose à son patient de participer au programme d’éducation thérapeutique. Si le patient accepte, il rencontre un pharmacien spécialisé en oncologie pour une consultation pharmaceutique. «Durant la consultation, explique Emilie PETIT-JEAN docteur en pharmacie au Centre Paul Strauss, nous cherchons à détecter des comportements à risque de non adhésion au traitement. Nous évaluons la compréhension du traitement et de la maladie par le patient. Nous l’informons sur les mesures préventives des effets indésirables les plus fréquents. Nous recueillons la liste de l’ensemble de ses traitements, y compris la phytothérapie car certaines plantes sont incompatibles avec leur traitement». A l’issue de la consultation pharmaceutique, le pharmacien remet au patient un carnet de suivi, des fiches d’information sur les effets indésirables et si besoin un plan de prise. «Nous contactons ensuite la pharmacie d’officine pour anticiper la dispensation du traitement anticancéreux, poursuit Emilie PETIT-JEAN.
Cela nous permet de réaliser la conciliation médicamenteuse et l’analyse pharmaceutique des traitements. Si le patient confirme son accord de participer au programme d’éducation thérapeutique, nous réalisons un bilan éducatif que nous transmettons à l’infirmière de coordination (IDEC).

Un programme d’éducation thérapeutique coordonné par une infirmière (IDE).

Le suivi du programme est assuré par une infirmière de coordination qui 8 à 15 jours après l’initiation du traitement, réalise un entretien téléphonique permettant de compléter le bilan éducatif. «Au cours de cet entretien, explique Barbara POIROT, IDE de coordination, nous repérons les situations complexes qui pourraient être un frein à l’adhésion au traitement : des difficultés sociales, nutritionnelles, psychologiques par exemple. Nous cherchons à savoir si des effets indésirables sont survenus et comment le patient a réagi. A l’issue de cet entretien, l’IDE élabore un programme personnalisé et planifie des ateliers éducatifs (gestion des traitements, gestion des effets indésirables, préparation à la consultation médicale, diététique), en parallèle des consultations médicales de suivi. Une réévaluation des besoins et des acquis est ensuite réalisée mensuellement et de nouveaux ateliers peuvent être proposés si nécessaire. « Notre objectif est que le patient soit autonome dans la gestion de son traitement» conclut Barbara Poirot.

Toujours plus de patients inclus dans le programme

Les consultations pharmaceutiques ont été mises en place en avril 2013 et le programme d’éducation thérapeutique a débuté en juin 2014. Le nombre de patients inclus dans le programme depuis sa mise en place est en constante augmentation. En 2014, il y avait environ 5 patients inclus par trimestre, en 2015, 15 patients, en 2016 40 patients. L’inclusion exponentielle depuis 2014 montre une réelle efficience de notre programme de suivi et un réel intérêt des praticiens et de patients (seulement 1 refus de patient d’intégrer le programme). « Nous avons des résultats très encourageants puisque 90% des patients démontrent une bonne adhésion à leur traitement et 85% déclarent ne pas rencontrer de difficultés avec leur traitement » précise l’équipe du programme.

Perspective : Essai randomisé de la Société Française de Pharmacie Oncologique

Le Centre Paul Strauss souhaite évaluer l’efficacité de son programme grâce à sa participation au projet d’essai clinique de la Société Française de Pharmacie Oncologique (projet PREPS, 13 Hôpitaux participants dont 3 Centres de Lutte contre le Cancer).

*L’équipe pluridisciplinaire de VITALink «Suivi des patients sous thérapie orale»

• Emilie PETIT-JEAN, Docteur en pharmacie
• Barbara POIROT, IDE de coordination
• Dr Meher BEN Abdelghani , Oncologue médical
• Nelly ETIENNE-SELLOUM, Docteur en pharmacie
• Francine PFEIL-THIRIET, Cadre de santé
• Danielle PREBAY, Docteur en pharmacie

Contact Presse UNICANCER
Charlotte Naudé, chargée de communication
Tél. 01 71 93 63 68 / c-naude@.unicancer.fr